« Vendre les terres agricoles, un crime contre la nature », Togbui IHOU-SEDJAME III, chef canton de Témédja au Togo

décembre 19th, 2023 | par afriktilgre@
« Vendre les terres agricoles, un crime contre la nature », Togbui IHOU-SEDJAME III, chef canton de Témédja au Togo
Agro-pastoral
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Togbui IHOU-SEDJAME III, chef canton de Témédja, président du conseil des chefs traditionnels de l’Amou (région des plateaux) qualifie la vente de terres agricoles de crime contre la nature. Et il assume ses propos.

“Même pour simple maux de tête, certains vont jusqu’à brader les terres agricoles de leurs aïeux, que c’est triste !”, dénonce –t-il dans un entretien accordé à nos confrères de agridigitale.tg.

Gardien des us et coutumes, il déconseille vivement ces actes à ses communautés. Mais, en cas de force majeure, il explique la raison pour laquelle il a été instauré de faire les contrats de vente devant le chef du milieu.

“La terre n’est en réalité pas faite pour être vendue. Et donc, par des prières avec des boissons spécialisées pour la circonstance, nous intercédons auprès des mannes pour implorer leur pardon en leur expliquant la raison majeure pour laquelle le propriétaire est amené à la céder contre de l’argent, un montant qui ne peut pas égaler la valeur réelle de cette terre”, partage le chef coutumier de Témédja.

Malheureusement, il regrette que pour des raisons diverses aujourd’hui, peu de personnes se fient encore aux chefs coutumiers ou à ces genres de cérémonies avant de brader des parcelles à tout va. 

Les jeunes des milieux ruraux sont souvent les premiers indexés. Bien souvent, pour des raisons de voyage vers l’Europe, sont prêts à tout pour y aller.

“Je dirai que la jeunesse devient de plus en plus paresseuse en pensant que le bonheur est ailleurs et non chez lui. L’herbe n’est verte que chez soi mais ils sont pleins ces jeunes à aller à la recherche de cette herbe verte ailleurs et très loin d’eux”, souligne Togbui IHOU-SEDJAME III.

Pour lui, toutes les dépenses faites pour juste quitter et aller à la recherche du bonheur pouvaient être investies sur place. Tout est question d’organisation, de planification et de vision.

 “Le Pois d’Angole, riz, haricot, arachide, voandzou, igname, fonio sont autant de cultures qui réussissent bien dans notre milieu, mais, nos jeunes préfèrent aller faire du Zémdidjan ou voyager sous d’autres cieux”, note –t-il.

“On peut trouver le bonheur ici chez nous et surtout en la terre agricole, il suffit de s’organiser. Ailleurs, les gens ont travaillé pour bâtir leur propre pays et aujourd’hui, cela nous séduit aujourd’hui et on veut tous y aller”, interpelle le chef coutumier.  

Pour mémoire, “Témé” est un clan qui regroupe 7 villages de la préfecture. Ayant constaté que ces villages étaient éparpillés les uns des autres, Togbui IHOU 1er avait alors décidé de regrouper tout ce monde pour faire un ensemble, d’où “Témé-Dja” (ensemble des clans Témé, en langue Akposso).

Source : agridigitale.tg

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