Ce mardi 19 mars 2024 s’est tenu à Dima hôtel à Koudougou, le lancement de l’atelier de plaidoyer pour le financement en faveur de l’agroécologie au Burkina Faso. Organisé par le Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABio) en partenariat avec OXFAM, cet atelier se veut un cadre de réflexion sur l’accès aux produits et services financiers adaptés pour la promotion de l’agriculture biologique au Burkina Faso.
« Quels mécanismes de financement appropriés pour l’agroécologie au Burkina Faso ? », tel est le thème retenu pour ce présent atelier qui réunit les acteurs de l’agroécologie, des structures centrales du Ministère de l’Agriculture des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH), des organisations paysannes, des banques, des établissements financiers/assurance et des mines. L’objectif est de créer un cadre de réflexion sur « les mécanismes de financement appropriés pour l’agroécologie au Burkina Faso », et ce pour une durée de deux jours.
Le lancement des travaux est intervenu sous les auspices de Moussa Ouattara, représentant du Secrétaire Général du MARAH. Il a d’emblée salué le CNABio pour ses multiples efforts dans le domaine de l’agroécologie, en vue d’une amélioration significative des conditions de vie des Burkinabè. Il a poursuivi en indiquant que pour cette année 2024, afin d’appuyer l’agroécologie « le ministère ( de l’Agriculture N.D.L.R) va consentir un budget d’environ un milliard pour l’achat d’engrais organiques et de pesticides naturels au profit des producteur(trice)s ».
Durant les deux jours d’atelier, en plénière et en travaux de groupes, les participants auront pour tâche d’identifier d’abord les principales insuffisances dans l’offre des financements publics pour la transition agroécologie. Ensuite, identifier les obstacles à l’accès aux financements formels du côté des demandeurs, proposer des suggestions de produits et services financiers adaptés pour le financement de l’agroécologie au Burkina Faso. Enfin, formuler des recommandations pour un financement conséquent de l’agroécologie.
Pour Adama Savadogo, correspondant national agroécologie au Ministère de l’Agriculture des Ressources Animales et Halieutique, qui a donné une communication sur le financement de l’agriculture et l’agroécologie, « Si on veut booster l’agriculture, il faut que le privé puise aussi mettre la main dans la pâte. ». « C’est la seule solution pour pouvoir atteindre la sécurité alimentaire », précise-t-il.
Quant au représentant pays de l’ONG Autre Terre, Christian Legay, il préconise une mobilisation conséquente de Partenaires techniques et financiers (PTF) pour la mobilisation des ressources. « On constate ces dernières années une diminution du budget national alloué au secteur agricole. Ça se comprend du fait de la situation sécuritaire, mais en cas de plaidoyer, on peut essayer de mieux mobiliser les PTF pour qu’ils allouent plus de finance dans le secteur agricole de manière générale, et pour le secteur agroécologie en particulier », justifie Christian Legay.
Il faut noter que l’État Burkinabé a adopté depuis février 2023 une stratégie nationale de développement de l’agroécologie (SND-AE). Sa mise en œuvre s’étant de 2023 à 2027 avec un cout global de 19 516 433 000 F CFA. Cela permet au pays de s’investir dans l’intensification agroécologique en vue de réaliser une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, dans un contexte environnemental caractérisé par la baisse des précipitations, la dégradation des sols et des ressources en eau, la perte de la biodiversité et la récurrence des séquences de sécheresses et d’inondations.
En rappel le CNABio est une faitière créée en mars 2011 et qui regroupe une centaine d’acteurs, dont des institutions et des personnes physiques (producteurs individuels, ONG, groupements, entreprises etc.). Sa mission est de contribuer au développement de l’agroécologie au Burkina Faso par la création d’un cadre législatif et réglementaire favorable au développement de l’agriculture biologique.
Dramane Fayama