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Au Burkina Faso, les Sansan sont connus pour la production du Pagne San ou Faso Dafani San. Le pagne traditionnel San est une identité dudit peuple et sa confection est une tradition qui se perpétue de génération en génération. Dans la commune rurale de Kougny, province du Nayala, le Groupement des teinturiers Binkadi de Kougny ne déroge pas à la tradition. Les membres s’adonnent à cette activité qui leurs permet non seulement de vendre leur culture mais aussi de subvenir à leurs besoins.
Crée en 1991, le Groupement des teinturiers Binkdi de Kougny, dans la province du Nayala, œuvre dans la teinture plus particulièrement la production et la commercialisation du pagne traditionnel San. La confection de ce pagne est devenue l’activité principale des hommes et femmes du Groupement Binkadi et de la population de Kougny.
Un travail de chaîne pour sortir un pagne San de qualité
La production du pagne San se fait suivant plusieurs étapes. D’abord, les femmes filent le coton pour le remettre aux tisserands qui en font des bandes (petite couture). Ensuite vient la grande couture qui consiste à concevoir les dessins sur le pagne pour finalement le tremper dans la teinture.
« A chaque niveau de confection du pagne San, ses artisans. Il y a ceux qui filent le coton, ceux qui font la petite couture et la grande couture mais aussi, les teinturiers chargés de la teinte des pagnes et ceux qui défont les coutures afin de faire apparaitre le dessin sur le pagne. Après, s’en suit le lavage du pagne pour obtenir le produit fini », explique Abdoulaye Toé, Président du Groupement des teinturiers Binkadi de Kougny
Les membres du groupement travaillent en chaîne pour sortir un produit fini de qualité. Il est donc difficile de donner exactement le nombre de jour pour la confection d’un pagne. La constitution de la teinture uniquement dans le trou de plus de 2 mètres demande environ deux semaines. Au niveau de la petite couture, un pagne peut se coudre en moins d’une heure tandis que la grande couture dure environ 2 à 3 heures. Au niveau de la teinture, il est possible de teindre 20 à 30 pagnes par jour.
« Nous pouvons travailler durant 20 jours dans le mois. Personnellement, je peux confectionner au minimum 15 pagnes par jour soit 300 pagnes par mois. Le pagne San est vendu en gros à 6 000 FCFA l’unité alors le revenu mensuel est estimé à 1 800 000 FCFA.», rapporte le Président du Groupement.
Le pagne San gagne du terrain au Burkina Faso et dans la sous-région.
Malgré l’absence d’une stratégie commerciale formelle et la concurrence des pagnes importés, le pagne San gagne du terrain sur le marché national et Africain. Les populations de la commune de Kougny et des villages environnants sont les premiers acheteurs. Les grands marchés des villes comme Toma, Tougan, Dédougou…sont également des lieux de vente du pagne.
Les commandes viennent aussi de la Côte d’Ivoire et du Mali. Le Groupement Binkadi participe aux foires au niveau national et régional à l’exemple du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) et la Foire de Toma.
Depuis 2002, le Groupement des Teinturiers Binkadi reçoit l’accompagnement de la POROMAT-B à travers la mise à disposition du matériel de travail, d’infrastructures et les formations. Après plus de 20 ans d’existence, il a acquis de l’expérience dans la confection du pagne San mais, les moyens font défaut pour industrialiser l’activité.
Ainsi, Abdoulaye Toé demande aux institutions bancaires de faciliter l’accès aux crédits en rendant moins complexe les conditions d’accès et en accélérant les procédures.
“Le plus souvent, le moment d’obtention du prêt ne coïncide pas avec le moment voulu pour exécuter ton projet. Ce qui pose un autre problème de remboursement“, explique-t-il.
Fernand Appia
