Le samedi 5 novembre 2022 à Ouagadougou, les idées de projets dans les domaines de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables ont été exposées à des étudiants de l’Institut Supérieur des Technologies (IST) campus Wayalghin. Cette rencontre organisée sous forme de table ronde s’inscrit dans le cadre du programme AGreenLab, mis en œuvre par l’association MakeSense Africa et l’ONG PPI (People Power Inclusion). L’idée c’est de stimuler l’esprit entrepreneurial de ces étudiants.
Ils étaient une trentaine à répondre présents à l’appel des responsables de AGreenLab. Les étudiants de l’Institut Supérieur des Technologies (IST) campus Wayaghin, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont eu droit à des échanges directs sur l’entrepreneuriat dans l’agroalimentaire et les énergies, avec une cohorte de quatre entrepreneurs et enseignants. Dans leurs messages, ces quatre « leaders » se sont montrés unanimes pour dire que les opportunités sont nombreuses à l’intérieur des deux secteurs. « Au niveau de ces énergies (énergies renouvelables, ndlr), il est possible que l’on puisse les utiliser sous la forme photovoltaïque, pour faire de la production. Et il n’y a pas que le solaire, il y a l’éolienne. Il y a tellement d’opportunités qu’on peut saisir pour produire de l’électricité et à moindre cout. », indique aux participants, Gado TCHABODE responsable Technique à l’IST.
A l’instar des énergies renouvelables, l’agroalimentaire constitue un milieu propice pour l’entrepreneuriat. « Le domaine de l’agroalimentaire reste vierge au Burkina Faso, comparativement aux pays anglophones comme le Ghana » à en croire Thierry Koudougou, directeur de la formation à l’institut. C’est pourquoi il s’est évertué à inviter ses étudiants à se lancer dans la création d’entreprises. En exemple, il cite la mise sur le marché de nouveaux produits, à travers la transformation des céréales locales.
Les opportunités existent, mais les jeunes sont stoppés dans leur élan
Les difficultés qui freinent l’entrepreneuriat des jeunes, particulièrement dans l’agroalimentaire et les énergies, ont également été abordées par les intervenants. En effet, partageant leurs expériences en tant qu’entrepreneurs bénéficiaires du programme AGreenLab, Murielle Kini et Fax Ouédraogo ont pointé du doigt le manque de financement, les difficultés d’accès à la formation et à l’information, comme principales entraves aux projets des jeunes. Cependant, ces difficultés ne doivent pas être sources de découragement. « Je me disais que je n’avais pas une bonne formation en entrepreneuriat. Mais après les formations de AGreenLab, je me suis rendu compte que ce n’était pas nécessaire (…). Je me suis rendu compte aussi qu’il ne me fallait pas de gros fonds avant de me lancer. En fait, il faut travailler pour atteindre un certain niveau qui permettra de décrocher un financement plus facilement. » explique Murielle Kini.
Des échanges jugés fructueux par les étudiants
Après avoir prêté une oreille attentive aux différentes communications pendant la table ronde, Séverin Bayi, étudiant en agroalimentaire deuxième année à l’IST Wayalghin, et quatre de ses camarades ont décidé de proposer des solutions innovantes, face à l’insuffisance d’emballages alimentaires de qualité au Burkina Faso.
Pour dynamiser le secteur de l’emballage alimentaire au pays des Hommes intègres, ce groupe d’étudiants compte passer par des panels, des formations, utiliser les médias (ndlr classiques et les réseaux sociaux) pour créer un rapprochement entre les transformateurs de produits agricoles et les acteurs de l’emballage, afin de définir les besoins. Séverin Bayi et sa team ont exposé leur stratégie, le même jour dans l’après-midi, au cours d’un atelier d’intelligence collective organisée à la suite de la table ronde.
Adrien DJIGUEMDE
Sougrinoma Ismaël GANSORE