L’actualité du monde rural en un clic
Les OGM sont des organismes mis en place par la biotechnologie moderne et 30 pays dans le monde cultivent ces organismes génétiquement modifiés dont 12 en Afrique. En Afrique de l’ouest, l’on note le Ghana, le Nigeria, le Burkina Faso. Dans une interview accordée à nos confrères de agridigitale.net le dimanche dernier, Yolou Mounirou, Docteur en génétique et amélioration des plantes, enseignant chercheur à la faculté des sciences de l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin, s’est prononcé sur la peur des OGM.
Agridigitale.tg : Qu’est-ce qui effraie autant sur les OGM ?
Yolou Mounirou : Ce qui effraie, c’est beaucoup plus l’introduction de ces OGM dans le domaine agricole qui présente deux traits à savoir la résistance aux herbicides et la synthèse des insecticides dans tous les organes des plantes par les OGM. Puisque ce sont des éléments qui fragilisent la santé des êtres-vivants.
Et en ce qui concerne notre alimentation, il faut faire très attention. Dans les cultures déjà, l’utilisation des herbicides a un effet néfaste sur la biodiversité et aussi sur l’homme, ce qui rend nos aliments pas très sains pour notre corps.
Agridigitale.tg : Un agriculteur peut-il reconnaitre un OGM ?
Yolou Mounirou : C’est très difficile. A vue d’œil, on ne peut pas identifier un organisme génétiquement modifié. C’est vrai que les techniques d’identification par les bandelettes existent mais il faut avoir le kit pour faire le test au champ.
Ce que je pourrais donner comme conseil, c’est que si un agriculteur constate une plante avec des caractères différents, il est préférable de l’arracher (couper son cycle de vie) pour que la génération future ne soit pas contaminée.
Agridigitale.tg : Il y a certains pays à l’instar du Burkina Faso qui était contre l’utilisation des OGM mais qui est revenu aujourd’hui sur sa décision, qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
Yolou Mounirou : Cela peut s’expliquer par les lobbyings. Les Etats fonctionnent toujours par les lobbyings, s’ils trouvent un intérêt à les utiliser, ils seront favorables.Maintenant le travail à faire c’est au niveau des derniers utilisateurs qui sont les agriculteurs. C’est à eux que sont destinés ces organismes modifiés.
Si les Etats acceptent ces OGM mais que les derniers utilisateurs ne les utilisent pas, la semence sera disponible mais n’aura pas de preneurs.Aux agriculteurs de faire très attention aux semences à utiliser.
Même s’ils reçoivent des offres de semences, qu’ils fassent lire la notice et s’assurer que ce ne sont pas des OGM. Au cas échéant, il est préférable de ne pas les utiliser au champ.
Propos recueillis par Florent Hounkpati
