Environ 200 élèves professeurs de l’École Normale Supérieure ex Institut Des Sciences (IDS) ont été informés et sensibilisés, ce mardi 17 Mai 2022 à Ouagadougou, sur les innovations biotechnologiques ( OGM, édition génétique) et la biosécurité ( système de régulation des biotechnologies). L’initiative est de l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) en partenariat avec le Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole section Burkina Faso (OFAB-Burkina). L’objectif est de changer la perception de ces futurs cadres de l’éducation nationale sur la question des OGM.
Au Burkina Faso, beaucoup de personnes combattent la technologie OGM par manque d’informations, selon les analyses de la représentation nationale du Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole et l’Agence Nationale de Biosécurité. Au regard de cette situation, ces défenseurs des innovations biotechnologiques se sont entretenus le mardi dernier avec des pensionnaires de l’École Normale Supérieure sur le thème : « Existe-t-il des OGM au Burkina faso ? L’utilisation de ces OGM est-t-elle réglementée ? ».
Afin de démystifier le sujet à l’ordre du jour, l’expertise de deux professionnels de la biotechnologie a été sollicitée pour animer deux communications. La première, portant sur la clarification des notions d’OGM et la nécessité de les accepter, a été animée par Dr Valentin Edgar Traoré coordonnateur de OFAB-Burkina. Il a débuté sa présentation en invitant les uns et les autres à se documenter sur la question avant d’opposer un refus
« Les gens luttent contre une chose qu’ils ne connaissent pas réellement. L’idéal serait que chacun cherche réellement à comprendre le bien-fondé des OGM avant de les rejeter. », a-t-il souligné. Dr Edgar Traoré a poursuivi en indiquant que les biotechnologies modernes sont utilisées à 95% dans le domaine industriel et la médecine. Seulement 5% sont appliquées dans le monde agricole pour gérer les problèmes de rendements agricoles dus aux changements climatiques.
Par la suite, le coordonnateur de OFAB-Burkina a fait savoir que jusqu’à présent, aucune culture génétiquement modifiée ne figure dans le tableau de bord des orientations nationales en matière d’agriculture, malgré les multiples contraintes liées à la production agricole. Pourtant, une loi nationale de biosécurité existe depuis plus d’une dizaine d’années, afin d’encadrer toute adoption de ces cultures. En clair Dr Edgar Traoré a rassuré les participants que l’Agence Nationale de Biosécurité joue pleinement son rôle et prend les précautions et les mesures nécessaires pour préserver la santé de la population. « Nous on a faim, on veut manger », conclut l’expert en semences.
Harouna Ouédraogo, cadre de l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB), a levé tout doute en déclarant qu’aucun risque de maladie causée par les biotechnologies n’est avéré dans le monde, jusqu’à présent. Il n’est pas allé du dos de la cueillir pour dire que la biotechnologie moderne est devenue incontournable dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, les industries, au regard des différentes mutations qui affectent la planète. « La satisfaction des besoins de l’humanité continuera à faire appel à la biotechnologie, mais celle-ci ne peut se développer sans la biosécurité. », précise Harouna Ouédraogo
Des participants, les yeux plein d’admiration
A l’issue des échanges, plusieurs participants ont salué à sa juste valeur un tel cadre d’apprentissage qui permet de lever des zones d’ombres sur un sujet à polémique. « Vraiment c’est un honneur pour moi de participer à cet atelier. J’ai beaucoup appris sur les innovations biotechnologiques. J’ai compris que les pesticides sont plus nuisibles que les OGM. Actuellement je suis prompt à faire passer le message sur les OGM, et répondre aux éventuelles questions de mes futurs élèves. », confie Guipo Ilassa élève professeur en première année Math/SVT.
Ruth Ouédraogo, également en première année Math/SVT, dit être convaincue que les OGM ne sont pas forcément néfastes parce qu’ils sont soumis à un système de contrôle minutieux, avant toute autorisation. Elle est allée plus loin en disant que les biotechnologies modernes sont devenues une nécessité pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Assetou Zallé
Sougrinoma Ismaël GANSORE