BURKINA FASO : Zamtako l’éleveur à l’inspiration divine

octobre 9th, 2019 | par afriktilgre@
BURKINA FASO : Zamtako l’éleveur à l’inspiration divine
Portarits
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L’élevage est actuellement un secteur qui attire beaucoup de jeunes en quête d’un lendemain meilleur. Si l’objectif premier de certains est de se faire uniquement de l’argent, d’autres par contre s’y adonnent juste par amour pour la chose animale. Hamed Zamtako fait partie de cette deuxième catégorie de passionné de l’élevage. Depuis trois années de cela, cet informaticien de formation a transformé une bonne partie de sa luxueuse demeure en ferme ou poulets de races améliorées, pigeons de prestige, cailles et autres espèces de volaille vivent en harmonie parfaite. En bon éleveur autodidacte qui a acquis beaucoup d’expériences et du succès au fil du temps, il souhaite désormais transmettre ses techniques naturelles d’élevage à toute personne intéressée, surtout aux jeunes. Nous l’avons rencontré ce dimanche 6 octobre 2019 à son domicile sis au quartier patte-d’oie, à Ouagadougou. Dans les lignes qui suivent, découvrez l’homme à travers ses caractères physiques et moraux. Lisez plutôt.

L’histoire d’amour entre Hamed Zamtako et les animaux de la basse-cour remonte à l’année 2016. Au mois d’Aout de cette année, l’homme à la quarantaine bien sonnée avec un physique d’athlète s’était rendu aux stades omnisport de Ouaga 2000 pour participer à une grande séance de prière, sous la tutelle d’une délégation de fidèles chrétiens de la sous-région Ouest Africaine. C’est au cours de cet instant de communion avec le père céleste qu’il a pris la ferme décision de se lancer dans l’élevage. D’abord pour s’occuper utilement pendant ses heures de repos, afin d’éviter les dépenses inutiles et les causeries dépourvues de sens, mais aussi pour vivre sa passion pour les animaux. Hamed Zamtako raconte aussi qu’à cette époque, son activité principale à savoir l’informatique tournait en ralenti, donc la volaille qu’il a décidé d’élever chez lui a eu le mérite de lui donner un coup de pouce dans ses besoins financiers, même si l’argent n’était pas son objectif phare. Dès son retour à la maison après la séance de prière qui a déclenché le déclic, notre interlocuteur d’une matinée de dimanche nous a confié qu’il a rasé tout son gazon, avec l’accord de sa femme et de tous ceux qui partagent son quotidien, afin d’utiliser cet espace pour commencer l’activité qui devait lui permettre désormais de rester à la maison pour vivre sainement avec les siens. Au début Sieur Zamtako père d’adorables jumelles a injecté moins d’un million pour pouvoir s’acheter les sujets, les couveuses, les abreuvoirs et autres matériels nécessaires à l’épanouissement de ses animaux.

Une vue d’une partie des cailles de Hamed Zamtako

Une vue d’une partie des cailles de Hamed Zamtako

Il a appris en tombant et en se relevant

Notre éleveur n’a pas eu besoin de s’inscrire dans une école d’élevage ou un centre de formation pour mieux recadrer son activité. Il s’est formé sur le tas, en perdant souvent ses sujets. En parfait « sorcier » de l’outil informatique, internet lui a été d’un grand soutien, pour le soin de ses animaux malades. A chaque fois qu’il était confronté à une maladie dans sa petite ferme, son premier recours était internet avant de demander l’expertise d’un quelconque agent vétérinaire. « Chaque nuit je téléchargeais des vidéos, je fouillais sur le net pour trouver les caractéristiques des maladies qui déciment la volaille. » nous dit-il. Actuellement Hamed Zamtako a à sa disposition des poulets de race notamment la race brahma, Rhode Islande, la race améliorée, des cailles japonaises, blanches, sauvages, des canards colverts, des oies, des dindons, des pigeons mondains et bien d’autres. C’est avec plaisir que Zamtako nous dit qu’il essaye de se faire la main dans beaucoup d’espèces, pour permettre à ses visiteurs de voir une large éventail d’espèces. A force de fouiner partout pour se documenter, il est arrivé à un élevage sans vaccin avec un faible taux de mortalité des petits sujets. Son secret, une bonne alimentation des petits dès leur éclosion et l’utilisation d’antibiotiques naturels comme les écorches de caicédrats, et de déparasitant comme les feuilles de neem. Des techniques naturels qui lui permettent de dire fièrement que tout petit qui éclos chez lui est obligé d’atteindre la maturité. A un certain moment, il a même touché le plafond de 1500 cailles dans sa ferme. Un succès qui transforme son passe-temps en un véritable business.

Voir sur ce lien le compte Facebook de Hamed Zamtako https://www.facebook.com/ferme.prestige

Hamed Zamtako met un accent particulier dans le suivi sanitaire de ses sujets

Hamed Zamtako met un accent particulier dans le suivi sanitaire de ses sujets

Au début il s’amusait à élever, aujourd’hui il « bouffe dedans »

Au cours de notre entretien, Hamed Zamtako n’a cessé de nous rappeler que son activité d’élevage était au départ un passe-temps, mais actuellement il se taille une manne financière non négligeable. Chaque jour et ce depuis deux ans, il s’est fixé pour objectif d’empocher au moins 10 000 FCFA. Grace aux réseaux sociaux qu’il a décidé d’adopter comme seul canal pour la vente de ses sujets, l’informaticien-éleveur ne manque pas de commandes. Il livre au quotidien des œufs de cailles destinés à la couvaison ou à l’alimentation, de la viande de cailles, des poulets de race, et les autres espèces qu’il élève. Sa ferme d’élevage évasif s’est transformée en une mini entreprise ou des garçons s’occupent de l’entretien des lieux et de la livraison. « Il arrive des moments où je peux vendre 50 000 FCFA par jour », dit-il en souriait devant notre micro. Réconforté dans sa position, le père des jumelles avoue qu’avec seulement les bénéfices qu’il engrange dans son élevage, il n’envie pas un bureaucrate. Un des éléments clés qui a concouru à la réussite de notre homme a été sa capacité à bien organiser le petit espace qu’il a chez lui. A travers cette exploitation intelligente de son cadre, il a voulu montrer aux uns et aux autres que, le manque d’espace ne doit pas être une entrave au démarrage d’une activité d’élevage de volaille. Il a d’ailleurs ajouté une flèche à son arc, en coachant à domicile, des hommes et des femmes intéressés par son activité.

L’informaticien-éleveur ne le cache pas, son élevage lui rapporte beaucoup d’argent

L’informaticien-éleveur ne le cache pas, son élevage lui rapporte beaucoup d’argent

L’ambition actuelle de Zamtako, former les jeunes

Le dynamique éleveur aux méthodes naturelles efficaces est convaincu qu’avec l’élevage, l’Etat Burkinabè peut se passer de l’organisation des concours de la fonction publique, à condition qu’il aide réellement les jeunes à y investir. Sans fausse modestie, il estime que la somme de 200 000 FCFA ou 300 000 FCFA peut servir de fond de démarrage, pour un jeune qui aspire à élever de la volaille. S’inspirant de la réussite de sa petite ferme, Zamtako trouve que n’importe quelle personne peut réussir son élevage sur une petite portion de terre, si cette dernière sait s’organiser. Pour faire profiter son expérience, il coache presque quotidiennement des gens venus d’horizons divers.Une fois qu’il reçoit un visiteur, il l’aide à cerner d’abord son cadre d’élevage, c’est-à-dire l’espace qu’il compte utiliser pour commencer son activité. Ensuite il lui apprend les soins naturels appropriés pour la volaille, ainsi que les systèmes de nutrition qui permettent aux sujets d’être résistants.

Monsieur Zamtako veut démocratiser son savoir

Monsieur Zamtako veut démocratiser son savoir

L’homme travaille surtout sur le mental de ses « Elèves », de sorte à ce que ces derniers, une fois de retour chez eux, prennent la ferme décision d’entreprendre. Tout ce coaching il le fait sans demander le moindre argent à ses compatriotes. Visiblement à l’aise dans sa nouvelle activité de coach en élevage, il ne tarit pas de conseils. En effet, Il n’a pas hésité à déconseiller l’élevage des poulets de chair et des coquelets aux débutants en manque de financement. Selon lui, la solution pour toute personne aux moyens limités qui veut élever des poules c’est de se doter de reproducteurs qui lui font des œufs fécondés. Ces œufs peuvent être vendus ou couvés pour obtenir des petits au bout de trois semaines maximum. Les petits à leur tour peuvent être mis sur le marché au bout d’un mois. L’intérêt avec les reproducteurs est que le business de l’éleveur moyen fonctionne à plein régime, ce qui lui permet d’avoir rapidement des entrées d’argent pour fructifier son activité, conclut Hamed Zamtako.

Sougrinoma Ismaël GANSORE

3 Comments

  1. Pasco says:

    Toutes mes félicitations Mr Hamed. Bonne suite à vous

  2. Vraiment vous faites la fierté du Burkina Faso vous êtes un exemple à suivre il faut la jeunesse comprenne ne pas toujours attendre de l’État chacun doit se battre pour faire avancer le pays et être indépendant

  3. Toutes mes administrations à ce monsieur, j’ai visité personnellement sa ferme et profité naturellement de ses conseils dont ils ne tarde pas à produire et j’en suis édifié. Le Faso a besoin de gens comme lui. On vous suit monsieur Zamtako

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