« L’enjeu de l’utilisation des énergies renouvelables dans les transformations agro-alimentaires au Burkina Faso ». Cette thématique a réuni plusieurs entrepreneurs et chercheurs de l’écosystème des énergies et de l’agriculture, le mardi 16 novembre 2021 dans la capitale Burkinabè, à l’occasion d’une table ronde initiée par AGreenLab, un programme financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par Makesense Africa et People Power Inclusion (PPI).
Les énergies renouvelables présentent une kyrielle d’opportunités pour les industries agro-alimentaires, mais elles ne sont pas sans risques. Cette réalité a motivé l’organisation d’une table ronde à Ouagadougou, pour sensibiliser des agripreneurs sur les défis liés à l’utilisation de ces énergies verts.
D’entrée de jeu, Maguette Bégane Ndour, cheffe de projet AGreenLAb chez Makesense, a précisé que cette occasion de réflexion s’inscrit dans le volet sensibilisation du présent programme qui compte accompagner techniquement et financièrement cent jeunes entrepreneurs Africains âgés de 18 à 35 ans, dont 30% de femmes, dans les sous-secteurs de l’agro-alimentaire et les énergies renouvelables. Elle a continué en disant que, les énergies renouvelables permettent aux industries agro-alimentaires d’être autonomes sur le plan énergétique, et d’économiser du même coup sur le budget alloué aux dépenses en énergies.
« En investissant dans les énergies renouvelables, c’est vrai ça peut couter cher au début, mais après ça devient rentable parce qu’on gagne tout ce qu’on avait investi, mieux on se retrouve plus tard à dépenser moins dans le volet énergie de l’entreprise. », explique Maguette Bégane Ndour. L’arbre ne devant pas caché la foret, elle a souligné par la suite que le secteur des bio-énergies reste émaillé par des difficultés d’obtention d’équipements de qualité et d’une main d’œuvre qualifié.
Parlant de soucis d’accès à des équipements adéquats, Assami Ouédraogo promoteur de Burkina Ecolo Tech, spécialisée dans la collecte et la transformation des déchets organiques en combustibles, a confirmé les propos de Maguette en confiant qu’il est périlleux de trouver au plan local, du matériel capable de faire sortir des produits finis adaptés aux exigences du client.
Face à ces différents problèmes, Léa Fulloy ingénieur spécialisée en systèmes énergétiques au Centre International de Recherches en Agronomie pour le Développement (Cirad) préconise la concertation entre les acteurs de la chaine de valeur des bio-énergies, notamment les entreprises qui produisent les équipements.
Dramane Coulibaly, Président de la coopérative Innovative Co-Operative For Optimal Nutrition ( ICON), a pour sa part salué le fait que les énergies renouvelables, en l’occurrence l’énergie solaire, aient permis l’émergence d’unités de transformation agro-alimentaire dans des localités qui n’avaient pas accès à l’électricité.
A l’issue des échanges, Inès Nanema ingénieur en génie électrique et énergétique spécialisée en énergies renouvelables, porteur d’un projet de collecte de déchets ménagers pour produire une électricité « propre » et un engrais « pur », dit avoir eu l’opportunité de discuter et de nouer des contacts avec des personnes qui l’aideront à propulser sa start-up.
Rappelons que l’appel à candidature de la deuxième cohorte du programme AGreenLab a démarré depuis deux semaines et se poursuit jusqu’en mi-décembre.
Visitez la page Facebook du programme via le lien ci-dessous https://www.facebook.com/Agreenlabafrica
Sougrinoma Ismaël GANSORE