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Près de 600 000 personnes sont ¨déjਠen situation d’insécurité alimentaire dans la région de Tillabéri à l’Ouest du Niger, informe l’Office de coordination des affaires humanitaires des Nations unies dans le pays (Ocha). L’agence onusienne invite de ce fait le gouvernement et ses partenaires à prendre des mesures fortes pour endiguer ce mal.
Depuis 2017, la région de Tillabéri (100 000 km2), proche des frontières du Niger, du Burkina Faso et du Mali, est le théâtre d’attaques sanguinolentes de groupes djihadistes. Suite à une évaluation de la campagne agropastorale au Niger, l’Ocha indique que près de 450 villages de la région sont en grand risque de crise alimentaire.
“L’insécurité et les attaques récurrentes des éléments présumés de groupes armés non étatiques (GANE) ciblant les agriculteurs et les populations civiles auront cette année de graves répercussions sur la situation alimentaire déjà précaire de plusieurs milliers de ménages vivant dans la région de Tillabéri”, prévient l’agence onusienne.
La situation est plus alarmante dans le département de Banibangou au Nord-Est de Tillabéri où environ 80 000 personnes risquent de manquer de vivres, confie l’Ocha. En effet, plusieurs dizaines de paysans de ce département ont été assassinés dans leurs champs par des GANE entre juin et août 2021, entraînant ainsi un arrêt des travaux champêtres.
La région de Tillabéri accueille déjà plus de 100 000 déplacés internes. Mais, avec l’insécurité, les inondations, les déplacements forcés, les épidémies (paludisme, Covid-19, choléra et rougeole) qui sévissent, les organisations humanitaires craignent une augmentation du nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère, cette année. L’agence onusienne invite le gouvernement nigérien et ses partenaires à adopter des mesures fortes pour épargner la région d’une crise alimentaire d’envergure.
Fernand Appia
