Le Burkina Faso part confiant à la Coupe d’Afrique de Pâtisserie : Chef André Bayala artisan chocolatier

septembre 7th, 2022 | par afriktilgre@
Le Burkina Faso part confiant à la Coupe d’Afrique de Pâtisserie : Chef André Bayala artisan chocolatier
Agroalimentaire
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Du 8 au 12 septembre 2022, le Burkina Faso prendra part à la sixième édition de la coupe d’Afrique de pâtisserie et au Bocuse d’or Afrique. Deux compétitions des métiers de bouches auxquelles le pays des hommes intègres participe pour une deuxième fois d’affilée. Avant le départ des étalons des métiers de bouche pour le Maroc, lieu où doit se tenir les «matchs», une équipe de Afriktilgre a rencontré le 30 aout dernier l’artisan chocolatier Chef André Bayala, pour prendre le pouls des préparatifs. L’occasion a été également mise à profit pour permettre à nos abonnés de mieux comprendre les deux compétitions. Lisez-plutôt !

Afriktilgre : Expliquez-nous le concept de Coupe d’Afrique de Pâtisserie, qu’est ce qui a prévalu à l’organisation de cette compétition

Chef André Bayala : Coupe de la Pâtisserie parce que ça concerne tout ce qui  est gâteau, glace, chocolat tout ce qui ressort de l’art du sucre. Il faut dire que cette coupe qui se déroule chaque deux ans au Maroc,  est une compétition qui réunit les équipes africaines  pour un challenge  dans les métiers de bouche. En prélude du Bocuse d’or et la coupe du monde de la pâtisserie, chaque continent fait une présélection et envoie les meilleurs  au niveau mondial. La compétition au niveau mondiale se déroule en général dans le mois de janvier, lors du salon de l’agriculture de Paris.

Le Burkina est à  combien de participation pour quel résultat

Il faut dire que  le Burkina Faso est à sa deuxième participation pour le Bocuse d’or. Il est également à sa deuxième participation pour la coupe africaine de la pâtisserie. Tout cela s’est déroulé depuis 2019. Avec le covid 19, on a eu  un écart d’année ce qui fait que cette année, nous organisons notre deuxième participation. A notre première participation nous sommes revenus avec la quatrième place.

Parlez-nous du profil de notre équipe nationale des métiers de bouche

Nous avons une équipe assez mixte surtout pour les pâtissiers. C’est une équipe très jeune, très dynamique. Nous avons une équipe qui participe pour la deuxième année consécutive, déjà on peut dire qu’ils ont l’expérience des hautes compétitions. La coupe d’Afrique c’est le haut niveau, la moindre erreur est impardonnable. Coté Bocuse d’or, c’est la même équipe  technique qui se retrouve même si l’acteur a changé.

Quel processus suit-on pour désigner les vainqueurs à la coupe d’Afrique

Déjà au niveau  des pouls par régions, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique Magrébine,  chaque zone organise des compétitions sous régionales et on retient les trois meilleurs. Ces trois meilleurs de chaque zone se retrouvent au Maroc, du coup on a neuf (09) équipes qui  se retrouveront   pour la coupe de la pâtisserie. En ce qui concerne le Bocuse d’or, il n’est pas donné à tous les pays d’y participer. Quand on prend les pays d’Afrique de l’Ouest, seul le Burkina Faso a été retenu pour le Bocuse d’or et ça  aussi c’est par rapport aux résultats que nous avons fourni  depuis la dernière compétition.

Vous dites que le Burkina Faso  est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest retenu pour le Bocuse d’or Afrique. Quelles sont alors  les chances de nos étalons

Comme je l’ai dit, cette fois ci nous partons en professionnel que ce soit dans le domaine de la  pâtisserie ou du Bocuse d’or. Juste pour rappel, en boulangerie nous avons été troisième champion d’Afrique en 2018, dès notre première participation. Ce n’est pas rien. Notre équipe est très jeune, nous avons des jeunes qui se battent bien. Je pense que nous avons de bonnes chances de nous retrouver dans le trio gagnant et de finalement partir pour Paris, pour le salon  de l’agriculture.

Chef André Bayala artisan chocolatier Burkinabè

En tant que meilleur chocolatier Africain, quel rôle jouez-vous dans ces deux compétitions

Moi je suis hors compétition. Je ne suis plus à mesure de compétir au regard des résultats que j’ai déjà engrangé. Je suis plus apte à coacher les jeunes que de prendre leur place, parce qu’à un certain moment il faut penser à la relève et je crois que c’est ce que j’ai déjà commencé à faire. Il faut permettre aux jeunes de se frotter aux grands des métiers de bouche. Je représente le Bocuse d’or au niveau national et je suis chargé d’organiser la compétition, la sélection nationale pour pouvoir aller au Maroc

Parlez-nous de l’essence du Bocuse d’or

Le Bocuse d’or comme son nom l’indique c’est en mémoire de Paul Bocuse qui est celui qui a révolutionné la cuisine Française. Au niveau mondial, les chefs cuisiniers ont organisé cette compétition pour magnifier cet homme. La rigueur qu’il avait pour les métiers de bouche, pour la cuisine raffinée, fait qu’aujourd’hui dans cette compétition toutes ses touches ressortent. Nous avons par exemple la compétition sur la viande, sur le poisson, sur le caractère local des légumes que nous devons utiliser. On amène le candidat à s’identifier à l’œuvre de Paul Bocuse.

Quelles sont les différences entre le Bocuse d’or et la Coupe Africaine de la Pâtisserie   

Pour le Bocuse d’or quand on finira au Maroc, on va se retrouver au niveau de Paris et  là nous avons la cuisine Japonaise, la cuisine Sud-Américaine, nous avons la cuisine de l’Amérique centrale de l’’Afrique, toutes ces  cuisines vont se retrouver et on va véritablement trouver le meilleur cuisinier du monde. A ce niveau on ne parle plus d’équipe mais plutôt de chef, par contre en pâtisserie c’est toute une équipe qui participera. C’est une équipe composée de trois personnes. Voilà la différence entre les deux compétitions.

Pour le Bocuse d’or on attend souvent parler de thème plat, de thème assiette à quoi cela renvoie exactement

Ce sont des thèmes qui sont en relation avec la manière dont on présente un met. La manière de  présenter la viande, la façon de présenter le poisson, il est accompagné de quelle boisson, Il est accompagné de quel dessert. Pour l’assiette on a l’entrée, on a le plat de résistance et on a le dessert. Tout ça c’est vraiment sur mesure. Notre équipe nationale va présenter par exemple un dessert made in Burkina Faso. C’est ce qui fera justement la différence avec les autres, sinon nous devons compétir sur les mêmes plats de base notamment la viande et le poisson. Maintenant la différence sera au niveau des desserts que nous allons présenter.

C’est vulgaire de dire qu’on mange du chocolat. Découvrez pourquoi.

Sans devancer l’iguane dans l’eau, est-ce que vous pouvez nous parlez de ce dessert made in Burkina Faso

De façon générale nous avons du petit mil que nous allons transformer, nous avons également du haricot que nous allons transformer,  nous avons des sushis à la sauce  Burkinabè. Le sushi c’est un plat japonais, mais nous allons le présenter aussi à notre manière. Nous avons également le soumbala comme épice nationale que nous allons présenter. Une épice très forte qui est beaucoup appréciée d’ailleurs dans ce genre de compétitions.

Pour la Coupe d’Afrique de la Pâtisserie, quelle spécialité le Burkina Faso compte défendre

Au niveau de la pâtisserie, le Burkina Faso compte  travailler sur le thème de la paix. Je crois bien que nous sommes bien placés aujourd’hui pour exprimer cela dans notre travail. La pièce artistique en chocolat, de même que celle en sucre sera basée sur la paix. Nous travaillerons aussi sur un gâteau à base d’arachide et de sésame. Nous avons également le fruit de la passion que nous voulons présenter en sorbet, en  glace, en dessert. Nous pensons aussi à des crêpes faits à base de pâte de haricot.

Après le sacre de meilleur chocolatier Africain, quelle autre distinction visez-vous

Comme je le dis, aujourd’hui j’ai plusieurs marmites qui brulent sur le feu. Il faut former les jeunes, il faut les amener en compétition, il faut créer un cadre pour les amener à comprendre que l’art dans lequel ils sont entrain d’entrer, c’est un art mondial, c’est un art qui a des qualités qu’il faut vraiment  respecter. Au lieu que moi-même je me représente encore pour une compétition de chocolat, je préfère  coacher de jeunes pour y aller. Parlant des honneurs dus à mon rang je pense que je les ai, et la meilleure façon de vivre mon art, de vivre justement ce respect qu’on me doit, c’est d’amener les jeunes à me remplacer.

Propos recueillis par Sougrinoma Ismaël GANSORE

 et Assétou Zalle (Stagiaire)

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