Le Burkina a des Paysans travailleurs et un Etat Fainéant : Souleymane Zeba Président de Naturama

mars 26th, 2021 | par afriktilgre@
Le Burkina a des Paysans travailleurs et un Etat Fainéant : Souleymane Zeba Président de Naturama
L'autre regard
0

Ce jeudi 25 mars à l’issue de la projection du film d’ouverture de la première édition du festival AlimenTerre, dans l’enceinte de l’espace culturel Gambidi, le co-fondateur de l’ONG Naturama a critiqué sans détours plusieurs pans de la gestion du monde rural au Burkina Faso. Après avoir indiqué que l’État n’est pas suffisamment fort dans le secteur agro-sylvo-pastoral halieutique et faunique, Souleymane Zeba a invité l’ensemble des Burkinabè à être plus propositionnels.

Le technocrate Souleymane Zeba n’est pas satisfait de la conduite des choses au sein du monde rural Burkinabè. Il l’a fait savoir le jeudi 25 mars lors de la cérémonie d’ouverture de la première édition du Festival AlimenTerre. D’entrée de jeu, l’homme a laissé entendre que les Burkinabè sont capables de surpasser leurs statistiques actuelles en matière de production. «Nous avons des hommes et des femmes qui sont plus capables que ce que nous sortons finalement. », a-t-il dit avant de préciser que les hommes intègres doivent être plus inventifs pour amener l’organisateur à pouvoir organiser d’une meilleure manière, afin que  les résultats des efforts des paysans soient beaucoup plus significatifs.

Ce soir Souleymane Zeba ( micro en main) avait à ses cotés le prix Nobel Alternatif 2018 ( au milieu) et Marc Gansore de la Confédération Paysanne du Faso (CPF)

Souleymane Zeba a poursuivi en indiquant que le Burkinabè est reconnu un peu partout dans la sous-région pour ses qualités de travailleur acharné, notamment au Ghana et en Côte d’Ivoire ou il a contribué au développement des champs de cacao. Cependant, le président de Naturama dit ne pas comprendre que les paysans Burkinabè soient des travailleurs et que l’Etat soit fainéant. « Dans le monde rural, Il y’a plusieurs ministères émiettés qui ne produisent pas le résultat attendu et puis on regarde. C’est un gros programme que moi j’ai voulu, a quelque part je pensais qu’on pouvait bien asseoir tous ceux qui ont fait au moins 25 ans pour qu’on réfléchisse. Pourquoi malgré la formation qu’on a cru avoir eu, pourquoi on n’a pas été efficace, qu’est ce qui fait qu’on n’a pas été efficace. Qu’est-ce que l’état fait pour changer ce qui a fait qu’on n’a pas été particulièrement efficace. », Confie-t-il.

Une vue des festivaliers qui ont assisté aux échanges

Sur ce dernier point, Monsieur Zeba est convaincu qu’il est plus que nécessaire d’introduire une sorte de changement dans le monde rural. Un changement auquel l’ensemble des Burkinabè doivent participer, pas seulement des individus ou même des partis politiques qui selon lui sont tous en vacances. « On doit être beaucoup plus propositionnels dans tous les domaines, on ne doit pas avoir peur, puisque la peur nous l’avons vaincu. » se convainc-t-il.

Le film ” l’homme qui arrêta le désert” qui retrace le parcours de combattant de Yacouba Sawadogo a été le sujet du débat lors de cette première soirée du festival AlimenTerre

Dans la suite de son intervention, Souleymane Zeba a signifié toute sa déception de constater que les services techniques n’ont pas été particulièrement présents dans les Success Story du Prix Nobel Alternatif 2018, Yacouba Sawadogo. Pour finir, il a souligné la nécessité pour tous les Burkinabè de travailler à bannir toute mentalité d’assistanat dans leur quotidien.

Sougrinoma Ismaël GANSORE

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *