L’âne, Un animal précieux menacé d’extinction

octobre 4th, 2021 | par afriktilgre@
L’âne, Un animal précieux menacé d’extinction
Agro-pastoral
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Au Burkina Faso, l’âne contribue au revenu des ménages, à la production agricole et à la sécurité alimentaire. Cependant, en moyenne 3000 ânes sont abattus par an, contre 65 000 têtes au cours du premier semestre de l’année 2015. En faveur de la Journée internationale des animaux qui ce célèbre ce lundi 04 octobre 2021, les populations et les politiques sont invitées à protéger cet animal précieux pour l’économie rurale.

La population mondiale des ânes est estimée à 47 millions, dont 30% se trouvent en Afrique. Les ânes font vivre près de 500 millions de personnes au sein des communautés les plus pauvres du monde. Au Burkina Faso et surtout en milieu rurale, la production agricole et la vente des produits de l’agriculture sont fortement stimulées par l’utilisation des ânes.

Une étude réalisée en 2020 par Inades Formation, sur la contribution socioéconomique des ânes au Burkina Faso, démontre que la moyenne mensuelle des recettes obtenues par l’exploitation du véhicule hippomobile est de 62 900 Fcfa. Ces recettes varient d’une région à une autre avec un montant plus faible (45 000 Fcfa) au sahel et un montant plus élevé (83 800 Fcfa) au Centre. Ladite étude réalisée au Sahel, au Centre-Nord, dans le Plateau Centrale et le Centre-Sud du Burkina, révèle également que 37,67% des revenus issus de l’exploitation de l’âne sont consacrées aux frais de scolarite, 37,47% à la nourriture et 25,86% aux soins de santé.

l’âne subit depuis des années, l’effet pervers de l’homme à travers l’abattage et la vente illégale.

Un animal précieux mais menacé d’extinction

Bien que précieux dans divers domaines de l’économie, l’âne subit depuis des années, l’effet pervers de l’homme à travers l’abattage et la vente illégale. Une étude du Dr Gisèle Paré Directrice de la santé publique vétérinaire et de la législation, sur la réalité du commerce au Burkina Faso et pays frontaliers, montre que le Burkina Faso a enregistré en 2015, une recrudescence du nombre d’ânes abattus avec l’arrivée des apothicaires chinois. En moyenne 3000 têtes sont abattues par an, contre 65 000 têtes au cours du premier semestre de 2015. Mille (1000) peaux ont été exportés au dernier trimestre et plus de 18 000 au 4ème trimestre de 2015.

En avril 2021, une saisie de 1583 têtes d’ânes à destination du marché de Guelwongo a été faite au poste vétérinaire de Zabré. Il en est de même pour le poste de Bittou où quatre camions transportant des centaines d’ânes ont été interceptés. Les animaux sont collectés dans la région du Sahel précisément au marché de Dori, Djibo, Markoye, Seytenga.

La disparition des ânes aurait des conséquences désastreuses pour les communautés paysannes et pastorales du Burkina Faso

La résilience des communautés impactée

La disparition des ânes aurait des conséquences désastreuses pour les communautés paysannes et pastorales du Burkina Faso. Selon l’étude du Dr Paré, une absence des ânes se traduirait par une agravation de la pauvreté, une baisse de l’économie rurale, une disparition des moyens d’existence des communautés tributaires des ânes. Cette disparition entrenerait également, des baisses de production de 38% pour le mil, de 34% pour le maïs et 65% pour le niébé.

En cette journée commémorative des animaux, un appel est lancé aux politiques en vue d’adopter et durcir les mesures conservatoires sur l’abattage et l’exportation des ânes. Quant aux propriétaires d’ânes, ils sont invités à se soucier du bien être de leurs animaux. Ce bien être requiert prévention et traitement des maladies, protection appropriée, alimentation adaptée, manipulation réalisée sans cruauté, abattage ou mise à mort effectuée dans des conditions décentes.

Fernand Appia

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