JAAL 2021 : une ambiance morose quatre jours après le lancement

novembre 30th, 2021 | par afriktilgre@
JAAL 2021 : une ambiance morose quatre jours après le lancement
Agroalimentaire
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Ouagadougou abrite depuis le 26 novembre 2021 les Journées Agroalimentaires (JAAL), sur le site de la Maison du peuple. Une occasion pour les acteurs du monde agro-sylvo-pastoral de faire valoir leur savoir-faire. quatre (04) jours après le lancement de l’évènement, l’affluence n’est pas au rendez-vous. C’est le constat que nous avons fait le 29 novembre 2021 après avoir parcouru quelques stands. Les exposants évoquent diverses raisons pour justifier cette faible mobilisation des visiteurs. Lisez-plutôt

Les chiffres d’affaires ne sont pas à la hauteur des attentes des exposants au 4e jour des Journées Agroalimentaires édition 2021. Il n’y a pas jusque-là de l’engouement. Sylvie Kam de l’entreprise Yam Agro et Eden Vitalité expose des sirops de bissap, de liane, et de moringa. Elle propose également aux visiteurs des champignons comestibles produits au Burkina Faso, dont les valeurs nutritives permettent de lutter contre l’hypertension et le diabète. Au micro de Afriktilgre, elle n’a pas hésité à décrier  la morosité du marché due à la faible affluence du public.

des champignons comestibles produits au Burkina Faso

Anne Gnoumou, responsable de la Société coopérative Wamisse, apprécie positivement l’organisation. C’est un cadre, dit-elle, qui permet aux différents exposants de faire la promotion de leurs produits. Toutefois, elle relève quelques insuffisances. Elle pointe du doigt les tables déposées dans les stands qu’elle juge « trop petites pour exposer ses produits agroalimentaires. ». «  Il faut encore chercher des tables pour louer », a-t-elle-poursuivi. Anne Gnoumou souligne aussi la rareté des visites. « Depuis qu’on est là, c’est nous les exposants on se fréquente entre nous pour voir les différents produits » a-t-elle confié.

Anne Gnoumou ( en position assise) et ses deux assistantes

 Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer cela ? Selon Mme Gnoumou la difficulté se situerait au niveau de la communication autour de l’évènement.  « Je ne sais pas si c’est l’information qui n’a pas marché » s’interroge-t-elle avant de préciser que pour « Une foire de cette envergure, il faut vraiment que l’information passe au maximum pour que la population puisse sortir, sinon ce n’est pas intéressant ». Par la suite, elle dira que l’essentiel c’est le partenariat qui prime par-dessus tout. « Tout ce que nous demandons c’est que les gens viennent voir et prennent nos contacts », a-t-elle conclu.

Cheik Moustapha Koné de Nan Alim SA, premier prix du Président du Faso à l’édition précédente, a souligné que les JAAL 2021 se tiennent dans un contexte particulier marqué par la crise sanitaire mondial et surtout sécuritaire que traverse le pays. Cela a réduit le pouvoir d’achat des populations. Par conséquent c’est « ce qui fait qu’on ne sent pas de l’affluence » parce ce que  « ses éléments les uns mis dans les autres se répercutent sur la vie économique de façon générale », foi de Cheik Koné.

Cheik Moustapha Koné de Nan Alim SA, ( à gauche), en compagnie de son assistante

Au-delà de la question sécuritaire et sanitaire M. Koné reste perplexe sur ce qui a été fait au niveau de l’organisation pour attirer le public. Il dit avoir fait un constat similaire non seulement pour ces Journées Agroalimentaires, mais aussi pour les différentes activités du genre. « Le jour du lancement, les organisateurs mettent le parquet pour communiquer, avec les autorités qu’on invite. Ils passent juste pour rendre visite aux gens (NDLR : exposants) dans les différents stands, mais aucun achat n’est réalisé avec ces personnes. Quand eux ils finissent et qu’ils partent c’est entre vous-même les exposants vous devenez des clients les uns envers les autres. Là c’est quand vous avez encore quelque chose en poche, sinon vous vous asseyez vous regardez le matin jusqu’au soir. Chacun se lève et il rentre chez lui. », se plaint Cheikh Koné.

Christine Yaméogo, présidente de la Coopérative Burkina journalier de la transformation du manioc, fait le même constat que M. Koné.  Selon ses indiscrétions,  la foire est bien organisée mais l’état actuel du pays pose problème. « Si le pays était en paix ça va bien marcher plus que ça. Les visiteurs viennent et ils disent qu’ils vont revenir après » nous-a-t-elle confié, avant de fonder son espoir sur le carnet d’adresses qu’elle se fait. « Je souhaite qu’à la fin de la foire, ceux qui ont pris mon numéro puissent m’appeler pour que je leur livre les produits qu’ils veulent » indique-t-elle. Christine Yaméogo présente au public de l’attiéké séché, des biscuits de manioc, de la farine infantile…

Christine Yaméogo, présidente de la Coopérative Burkina journalier de la transformation du manioc

Venue de Fada, Youmali Lompo, responsable de l’entreprise Lanyabidi, présente aux visiteurs du miel, du beurre de karité, de l’huile de neem et des pommades à base de la cire d’abeille. Elle trouve l’organisation impeccable mais les achats ne se font pas. «  Les stands sont bien faits, mais le marché est lent. Ce n’est pas comme les années passées. Les années passées il y avait trop de monde, et on avait beaucoup de marché ». Malgré tout, elle nourrit l’espoir de tirer son épingle du jeu.

Il faut noter que l’exposition se poursuit jusqu’au 4 décembre 2021 à la Maison du peuple.

Etienne Doly

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