Inventaire forestier et faunique ivoirien: La Côte d’Ivoire perd 14 millions d’hectares de forêt

juillet 1st, 2021 | par afriktilgre@
Inventaire forestier et faunique ivoirien: La Côte d’Ivoire perd 14 millions d’hectares de forêt
Le fil vert
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Que reste-il de la superficie forestière ivoirienne ? La réponse a été donnée lors d’un atelier final tenu le 29 juin 2021 au Novotel en Côte d’Ivoire en présence du Ministre des Eaux et Forêts et de nombreux partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire. De plus de 16,5 millions d’hectares à l’indépendance en 1960, le couvert forestier ivoirien est progressivement passé à environ 12 millions d’ha en 1970 puis à quatre millions en 2000.

Aujourd’hui la situation est plus qu’alarmante. La couverture forestière nationale est désormais estimée à 2,97 millions d’hectares ce qui représente 9,2% du territoire. Seulement 13,3% des forêts classées et 32,2% des aires protégées contiennent encore une couverture forestière. Au cours des 60 dernières années, c’est donc 90% de la surface de la forêt ivoirienne qui a disparu, faisant de la Côte d’Ivoire un des pays en Afrique dont le taux annuel de déforestation est le plus élevé. A ce rythme, il restera moins de deux millions d’hectares de forêts en 2035 en Côte d’Ivoire et plus de forêt dans sa partie sud (hormis les aires protégées).

Cette projection est d’autant plus inquiétante qu’à la même date, la population ivoirienne pourrait atteindre plus de 37 millions d’habitants (contre 27 millions aujourd’hui). L’objectif de l’IFFN était d’actualiser les connaissances sur les ressources forestières et fauniques et de caractériser la pression anthropique sur ces écosystèmes. Ainsi en ce qui concerne le volet « faune », les résultats sont aussi préoccupants. 120 espèces (ciblées) ont été recensées lors des inventaires mais 3 espèces seulement totalisent plus de 40% des observations (le lièvre, le guib harnaché et l’aulacode). Confrontés au braconnage et à la destruction progressive de leur habitat naturel (ce qui occasionne des conflits homme/ faune de plus en plus fréquents), les grands mammifères ont quant à eux quasiment disparu. 34 espèces ont rejoint la liste rouge UICN (actualisation nationale) : 5 espèces sont en danger critique d’extinction (crocodile à nuque cuirassée, panthère, cercopithèque Diane, colobe magistrat et chimpanzé) et 9 espèces en danger d’extinction. L’inventaire faunique met ainsi en évidence la nécessité de protéger, entre autres, les chimpanzés, les buffles et les éléphants. Enfin, la présence humaine est importante dans les différents domaines cadastraux en vue de cultures de rente et vivrières. Ainsi, les forêts classées sont majoritairement occupées par des allogènes investis dans la cacaoculture alors que les autochtones sont plus impliqués dans le domaine rural pour la production d’anacarde. Face à cette situation, les experts ont fait des propositions. Il s’agira en effet de présenter le fonctionnement d’une future structure autonome et indépendante chargée d’assurer un suivi permanent des forêts et de la faune de Côte d’Ivoire.

Alain-Richard DONWAHI ministre des Eaux et Forêts, le 4 juin dernier dans le fleuve Bandama au Nord de la Côte d’Ivoire

Dans cette veine, le ministre des Eaux et forêts Alain-Richard DONWAHI a proposé comme solution entre autres la sensibilisation, la promotion d’une culture éco-citoyenneté par la construction des jardins publics, le renforcement de la politique de reboisement sur l’étendue du territoire ivoirien.

Source : Les Sentinelles d’Abidjan

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