Burkina Faso : La société civile veut influencer les engagements du pays en matière de développement durable

février 12th, 2024 | par afriktilgre@
Burkina Faso : La société civile veut influencer les engagements du pays en matière de développement durable
Le fil vert
0

Dix (10) organisations de la société civile (OSC) Burkinabè étaient en conclave du 6 au 8 février 2024 à Koudougou dans la région du Centre-ouest, pour s’accorder autour d’un document de plaidoyer contre la prolifération des sachets et emballages plastiques,  l’accès des populations aux énergies renouvelables et le respect des engagements du Burkina Faso en matière d’environnement.

Ce sont des organisations de jeunes comme La Coordination Nationale des Jeunes pour l’Environnement et le Climat (CONAJEC), des Organisations non-gouvernementales à l’image de l’Institut africain pour le développement économique et social-Centre Africain de formation (Inades Formation Burkina), des regroupements d’hommes de média à l’instar du Réseau des Journalistes et Communicateurs pour les énergies renouvelables et le développement durable et bien d’autres entités qui ont décidé de se mettre ensemble, pour plaider durant la période 2024-2025 en faveur de trois préoccupations majeures du peuple Burkinabè. La première préoccupation à laquelle la dizaine d’organisations de la société civile veut s’attaquer est le non-respect de la périodicité de soumission des rapports sur le climat et le paiement des cotisations au titre des conventions en matière d’environnement.

Photo de famille de l’ensemble des participants à la réflexion de Koudougou.

En effet, toutes les Parties prenantes à la Convention cadre des nations unies sur les changements climatiques ( CCNUCC) doivent produire de façon périodique un rapport d’inventaire national des gaz à effet de serre (GES), un rapport des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau national( document contenant les engagement de chaque pays en matière de climat Ndlr), et communiquer les impacts du changement climatique et l’adaptation au changement climatique au moyen d’une communication nationale sur l’adaptation, selon l’article 13 de l’Accord de Paris sur le Climat. Mais force est de constater que sur la période 2001-2020, le Burkina Faso a soumis au Secrétariat permanent de la CCNUCC trois (03) communications nationales contre cinq (05) rapports attendus, un (01) rapport biennal actualisé (BUR) sur deux (02) attendus. Aucun rapport portant sur l’appui reçu, sous la forme de ressources financières, de transfert de technologies ou de renforcement des capacités n’a été produit, à en croire une étude menée par le Consortium CESAO-AI et Afrique Verte, rédacteur de la stratégie de plaidoyer soumise à l’appréciation des autres OSC à Koudougou.

Le document de plaidoyer a été examiné avec grand soin.

Le non-respect de ces exigences au plan international entache la crédibilité du pays et l’empêche d’avoir accès à des sources de financement auprès du Fonds Vert pour le Climat. Il faut noter aussi que le Burkina Faso mobilise des financements auprès de conventions en matière d’environnement mais ne paie pas les cotisations imposées par ces conventions. Au niveau du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) par exemple, le pays des Hommes intègres a mobilisé de 1994 à 2022 environ 91 755 822 950 de F CFA pour financer 43 projets nationaux, 348 269 810 900 de F CFA pour financer 108 projets régionaux ou internationaux et 2 338 000 000 de F CFA pour financer 220 micro-projets portés par des groupements et associations, mais traine des arriérés de paiement de cotisations de l’ordre de 64 188 042,8 de F CFA.

Daniel ILBOUDO Spécialiste en changement climatique a fait une présentation détaillée sur l’état des cotisations, au titre des conventions ratifiées par le Burkina Faso en matière d’environnement.

L’ensemble des acteurs de la société civile réunit du 6 au 8 février dans la cité du cavalier rouge ont opté de faire “bloc bas” pour faire respecter les exigences de rapportage et de paiement des cotisations, en allant à la rencontre des autorités avec à leur tête le Premier Ministre. Pour avoir les arguments nécessaires devant l’autorité, la désormais « Coalition pour le suivi des engagements du Burkina Faso en matière de climat et de développement durable (coalition CDN) » peut compter sur l’appui du Secrétariat permanent du Conseil National pour le Développement Durable (SP/CNDD).

Arouna Dolobzanga a représenté le SP/CNDD pendant les travaux d’examen du document de plaidoyer.

Arouna Dolobzanga de la Direction en charge du suivi des conventions internationales en matière d’environnement du SP/CNDD n’a pas manqué de dire que, l’équipe de plaidoyer peut compter sur son service pour avoir des informations actualisées sur la soumission des rapports et le paiement des cotisations.

Dans la stratégie de plaidoyer en cours de validation, la société civile compte s’attaquer aussi au péril plastique, en luttant pour une application effective de la loi N°017-2014/AN portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables. Sur ce point, l’association Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE), à travers son Directeur exécutif Olivier Tuina, se dit prête à mobiliser les populations pour au besoin mettre la pression sur les décideurs afin d’obtenir des décisions courageuses sur la problématique des sachets et emballages plastiques.

Olivier Tuina Directeur exécutif de l’association Jeunes volontaires pour l’environnement.

Le dernier point du plaidoyer tourne autour de l’accès des collectivités territoriales aux énergies renouvelables. Entre production et dispatching de notes de plaidoyer, renforcement de capacités et sensibilisation des autorités communales, le consortium CESAO-AI Afrique Verte et ses « alliés » souhaite obtenir des communes de Kourinion, Didyr, Dissin, Boudri et  Saponé, un engagement pour l’amélioration de l’accès des populations aux énergies verts. Grégoire Bazié du Réseau des Journalistes et Communicateurs pour les énergies renouvelables et le développement durable promet de mobiliser les media autour du plaidoyer pour donner plus d’efficacités aux actions proposées.

Grégoire Bazié Président du Réseau des Journalistes et Communicateurs pour les énergies renouvelables et le développement durable.

Narcisse Ouédraogo chargé de programmes à Afrique Verte a pour sa part remercié l’ensemble des participants pour les différentes propositions d’amélioration du document de plaidoyer sur les énergies renouvelables et la mise en œuvre de la CDN du Burkina Faso 2024-2025, qui sera adopté au cours d’un prochain atelier à Ouagadougou.

Sougrinoma Ismaël GANSORE

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *