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Les acteurs de la chaine de valeur engrais du Burkina Faso étaient en conclave lors d’un atelier le mardi 21 mars 2023 à Ouagadougou, en vue de valider des statistiques sur les engrais en 2022. Cet atelier de validation organisé par le Centre international du développement des engrais (IFDC), a été soutenu par plusieurs structures dont la Société coopérative avec conseil d’administration des commerçants d’intrants et de matériels agricoles du Burkina Faso (SCOOP-CA CIMA-BF) ex COCIMA qui l’a hébergé.
Faire le bilan des engrais utilisés au Burkina Faso en 2022 et réfléchir sur les mécanismes d’amélioration de ces intrants agricoles, c’est tout l’objet de cet atelier de validation qui a réuni l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur engrais à Ouagadougou. Selon les statistiques présentées au cours de la rencontre, le taux de couverture des besoins en engrais était de 50% en juillet 2022, au moment ou les semis avaient déjà commencé. Substantiellement, la consommation apparente de 2022 en engrais au Burkina Faso est estimée à 234.478 tonnes soit une hausse de 17% comparée à 2021 qui était de 199.904 tonnes. Cette hausse est tirée par l’augmentation des importations de 25%, passant de 194 495 tonnes en 2021 à 243 497 tonnes en 2022. Dans les discussions, il est ressorti que le pic de demande d’engrais se situe entre mai et août. Il faut noter aussi qu’en 2022, les plus grandes quantités d’engrais sont arrivées en retard au Burkina Faso, entre le troisième et le quatrième trimestre, ont déploré les acteurs du domaine. Dans ces conditions, une bonne partie du volume importé n’aurait pas été utilisée compte tenu du report de stock de plus de 50 000 tonnes, estimé par les importateurs. Pour pallier ce retard, ils ont souhaité que les engrais soient disponibles dans le pays au cours du premier trimestre. Soulignons qu’avant les perturbations du marché des engrais dues au covid-19 et à la guerre Russo-ukrainienne, la consommation moyenne d’engrais au Burkina Faso était d’environ 300 000 tonnes. La consommation apparente en 2022 (234.478 tonnes ndlr) montre une diminution de 22% par rapport à la tendance normale.
La disponibilité de ces informations va permettre de travailler avec les autorités sur place, afin d’orienter les politiques agricoles en termes d’engrais, a expliqué le Directeur pays de l’IFDC Moussa Dionou. L’un des objectifs de cet atelier annuel, poursuit-il, est d’impliquer davantage les structures privées dans l’organisation. C’est pourquoi, il a tenu à féliciter la SCOOP-CA CIMA-BF pour l’avoir “hébergé.
Le premier responsable de la SCOOP-CA CIMA-BF, Harouna Zoundi, a exprimé sa satisfaction pour l’organisation réussie de l’activité. Il a par ailleurs traduit sa reconnaissance à l’IFDC pour les avoir honoré à travers l’organisation de cette rencontre annuelle des acteurs de la chaine de valeur engrais. En tant que sponsor de l’atelier, il a promis l’engagement de sa coopérative à accompagner l’IFDC dans l’atteinte de ses objectifs. Il faut noter que les conclusions des travaux vont permettre de bâtir la stratégie nationale en matière d’engrais et aussi de mobiliser les acteurs pour une bonne coordination des actions, a laissé entendre Gahoussou Nabié, Directeur des intrants et du matériel agricole à la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA).
« Il s’est agit aussi au cours de cet atelier de voir comment les instances comme l’UEMOA ou les partenaires techniques et financiers peuvent nous accompagner afin de mieux fournir des instants de qualité et en grande quantité.» a-t-il indiqué. En termes de statistiques, ajoute-t-il, la tendance générale est en baisse au niveau du volume d’engrais importé pour le Burkina Faso. A rebours, le niveau d’exportation a connu une hausse dans l’année 2022, confie Gahoussou Nabié.
Des recommandations pour mieux améliorer
A l’issue du présent atelier de validation, les acteurs ont formulé plusieurs recommandations. Le coordonnateur général de Green Cross, Ousséni Diallo a souhaité que les principaux acteurs de la chaine de valeur engrais puissent soutenir le développement de la filière de fabrication et de distribution du compost et des engrais organiques, afin de créer une synergie d’action entre eux-mêmes. Il a aussi demandé de s’accorder sur les terminologies essentielles, de se professionnaliser et de capitaliser les typologies de fumure organique et les quantités à l’image des engrais minéraux, pour une prise en compte de ces chiffres courant 2024.
« Nous devons travailler à améliorer ce cadre de rencontre annuelle en intégrant d’autres acteurs. Nous travaillerons aussi à faire participer les acteurs produisant la fumure organique, qui sont des éléments intéressants dans la chaine de valeur des engrais organiques.» a indiqué Moussa Dionou, Directeur pays de l’IFDC, ajoutant que cette activité consiste à donner aussi de la visibilité aux acteurs privés.
Précisons que l’atelier a connu la participation d’ acteurs étatiques et de l’UEMOA.
Serge Ki
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