Agriculture : Le CNABio renforce les compétences de ses membres et partenaires en production de semences maraichères

juin 29th, 2022 | par afriktilgre@
Agriculture : Le CNABio renforce les compétences de ses membres et partenaires en production de semences maraichères
Agri-innove
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Du 28 au 29 juin 2022, une cinquante de techniciens issus de structures membres et partenaires du Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABio) ont séjourné à Roumtenga, à la périphérie de Ouagadougou, pour mieux maitriser les techniques de production de semences de tomate, d’oignon, de laitue et de carotte. A travers cette formation, la faitière des organisations de promotion de l’agroécologie et de l’agriculture biologique au Burkina Faso veut briser la chaine de dépendance des producteurs aux intrants importés.

Photo de famille pour la postérité avec l’ensemble des participants.

Pendant quarante-huit heures, les participants à la présente session de formation se sont familiarisés avec les techniques d’identification d’une très bonne semence paysanne potagère, les stratégies de multiplication, de sélection et de conservation de la semence. Il faut noter que cette aubaine de renforcement de capacité a été initiée pour remédier aux difficultés que les agroécologistes et agriculture biologistes rencontrent en matière de sélection de semences paysannes maraichères, selon les explications de Jean De Dieu Sawadogo membre de l’équipe technique du Conseil National de l’agriculture Biologique (CNABio). Il a poursuivi en indiquant que très souvent, les producteurs perdent des variétés de semences qui s’adaptent bien à leurs sites, par non maitrise des techniques d’enlèvement de ces semences.

Jean De Dieu Sawadogo membre de l’équipe technique du CNABio s’adressant aux participants avant le début des travaux.

Avant d’aborder les différents points inscrits au programme, l’expert en agroécologie Abdoul Razack Belemgnegre a sans langue de bois affirmé qu’un paysan qui n’a pas sa semence est un producteur qui n’a pas d’identité. Une manière pour ce dernier de mettre en exergue l’importance pour chaque producteur de jouir d’une indépendance semencière (posséder ses propres semences). Dans un contexte où la semence paysanne tend à disparaitre, Abdoul Razack Belemgnegre n’a pas manqué de dire que la formation est un tremplin pour non seulement vulgariser les techniques de production et de conservation, mais aussi parler des enjeux liés à cette semence paysanne.

Abdoul Razack Belemgnegre Directeur du centre Beoneere a assuré la formation.

 A en croire le mordu d’agroécologie, l’atteinte de l’auto-suffisante alimentaire passe forcément par une autonomisation en intrants notamment la semence. Au sortir des deux jours de formation, il dit s’attendre à ce que ces hommes et femmes venus des quatre coins du Burkina Faso puissent multiplier, garder et partager le peu de semences qu’ils possèdent.

En image, une semence d’oignon.

Des participants apprécient la tenue de la formation

D’entrée de jeu, Abdoul Aziz Bara gérant de la ferme Noria Agro a confié que le producteur qui possède sa propre semence parvient à produire sans trop dépenser. Sur le plan qualité, la semence paysanne est meilleure par rapport aux semences importées, conventionnelles, ajoute le gérant de Noria Agro. De retour à Loumbila dans sa ferme, Aziz Bara espère réduire d’au moins 50% sa dépendance aux semences externes, afin de produire sainement.

Abdoul Aziz Bara en premier plan ( doigts croisés).

 Hadbila Ima évolue dans la production biologique depuis quelques années à travers l’association Watinoma, mais découvre pour la première fois la possibilité de se faire former en production de semences bio. Pour l’occasion, l’homme a traduit sa reconnaissance au CNABio qui, selon ses dires, vient d’apporter une réponse à la difficulté la mieux partagée chez les producteurs bio. La disponibilité de la semence paysanne.

Samiratou Ouédraogo agent Pré-vulgarisation à la SOFITEX a également pris part à la formation.

 En tant que technicienne qui accompagne les producteurs, Samiratou Ouédraogo agent Pré-vulgarisation à la SOFITEX a pour sa part précisé qu’un problème de confiance vis-à-vis des semences conventionnelles s’observe de plus en plus sur le terrain. Les paysans ne faisant pas confiance aux semences mettent beaucoup plus de graines dans un seul poquet pour espérer un bon résultat à la levée. Ce problème peut être résolu si les paysans produisent eux même leurs propres semences, conclut-elle.

Retrouvez aussi sur Afriktilgre Tv un résumé de la formation.

Sougrinoma Ismaël GANSORE

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