L’Association des Journalistes et Communicateurs pour l’Agriculture Durable (JCAD),en collaboration avec le Conseil National de l’Agriculture Biologique du Burkina (CNABio), a organisé les 17 et 18 juin 2025 une visite de terrain. Des journalistes sont allés à la rencontre de fermes qui pratiquent l’agroécologie et l’agriculture biologique au Burkina Faso. La sortie a permis aux participants de découvrir des modèles de pratiques agricoles, mais aussi de mieux comprendre leur importance.
Dans le quartier Nioko 1 de Ouagadougou, l’association des femmes de Bangr Noma cultive un jardin de 1,5 hectares. Il est arrosé grâce à un forage fonctionnant à l’énergie solaire. Ce jardin exploité par 15 femmes et certifié bio SPG depuis 2018 dégage un doux parfum. « Nous fabriquons sur place notre compost et du bokashi pour enrichir la terre. Pour lutter contre les maladies, nous utilisons des produits naturels comme ceux à base de neem », explique Moïse Tiendrébéogo, technicien agricole. Il fait savoir que chaque semestre, chacune des 15 femmes gagne entre 400 000 et 600 000 francs CFA.
Les journalistes ont aussi visité Arom-H, une unité qui fabrique des engrais organiques et des insecticides naturels. Ces produits sont vendus au Burkina Faso et à l’étranger. Le Directeur Général, Samuel Zango, a fait savoir que l’usine peut produire 40 tonnes d’engrais granulés par jour, 60 tonnes d’engrais en poudre, entre 500 et 1000 litres d’engrais liquides chaque jour. Pour lui, l’agroécologie est la solution à la dégradation des sols : « Avant, nos terres étaient très fertiles. Aujourd’hui, elles sont pauvres. Si nous voulons une agriculture durable, il faut utiliser des produits naturels et réveiller nos sols pour les générations futures ».
Les journalistes se sont aussi rendus dans la boutique Ecobio Panier, située au centre-ville de Ouagadougou et qui vend des produits agricoles certifiés bio. « Avant, peu de gens s’intéressaient aux produits bio. On les offrait même pour les faire connaître. Aujourd’hui, les gens s’y intéressent de plus en plus. Il y a de l’engouement », raconte Nafi Doussa, la gérante.
Sayouba Bonkoungou, Président du CNABio, s’est réjoui de cette immersion des journalistes. « Cela fait longtemps que nous promouvons l’agroécologie au Burkina. Voir les journalistes s’intéresser à ce que font les producteurs, les transformateurs et les vendeurs de produits bio, c’est une excellente chose. Cela va nous aider à mieux faire connaître ce que nous faisons avec nos membres », a-t-il déclaré.
Hadepté Da