En matière de Mutilations Génitales Féminines (MGF) et de mariages d’enfants au Burkina Faso, le Centre-est, région abritant actuellement la 59è fête de l’indépendance, occupe la sixième place. C’est une des informations majeures que l’épouse du chef de l’état a donnée ce mardi 10 décembre à Tenkodogo, à l’issu d’un panel de haut niveau sur ces questions.
« La région du Centre-est occupe la sixième place au plan national sur les problématiques de mariages d’enfants et de mutilations génitales féminines, et il est grand temps que cela cesse. ». C’est le message que l’épouse du chef de l’Etat a lancé aux hommes de médias, ce 10 décembre 2019 au sortir du panel du haut niveau sur les mariages d’enfants et les MGF organisé par le Groupe d’Action de Lobbying et de Plaidoyer (GALO). Par la suite, elle a indiqué que le panel avait pour but principal d’informer et de sensibiliser les populations sur les violences sexistes et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur la santé de la femme et de la jeune fille.
Les mariages d’enfants et les mutilations génitales féminines étant des freins à la scolarisation de la jeune fille, Sika Kaboré a souligné que ces pratiques empêchent environ 52% de la population Burkinabè de contribuer efficacement au développement du pays, grâce aux compétences qu’elles auraient pu acquérir à l’école. Elle a ajouté qu’en organisant cette rencontre d’échanges, le GALO, un groupe de plusieurs personnalités dont des épouses d’autorités nationales, veut inviter toutes les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses à se joindre à la lutte pour que la victoire soit effective.
Mariam Lamizana première présidente du Conseil National de Lutte contre la Pratique de l’Excision (CNLPE) a quant à elle déclaré que, le taux de prévalence des MGF est de 63 à 66% chez les femmes en âge de procréer et de 11,3 chez les enfants de 0 à 15 ans. Des chiffres qui demeurent élevés, quand on sait que l’objectif est d’arriver à la tolérance zéro d’ici 2025-2030. Mariam Lamizana a expliqué la pénibilité à faire reculer considérablement les mariages d’enfants et les MGF par le fait que le combat soit axé sur le changement de comportement. « Un changement de comportement ne s’opère pas du jour au lendemain, puisque c’est la vision des choses qu’il faut changer. Parfois quand ça arrange quelque part, il c’est difficile de faire bouger les lignes » a-t-elle dit.
En tant que fille de la région du Centre-est, le ministre de la Santé Léonie Claudine Lougue/ Sorgho s’est dit gênée de savoir que les mariages d’enfants et les MGF continuent à avoir la peau dure dans sa région d’origine. Elle a particulièrement ses frères et sœurs à abandonner les mariages précoces qui sont les premières causes de fistules obstétricales chez la jeune fille.
Sougrinoma Ismaël GANSORE