L’irrigation, parent pauvre d’une agriculture Burkinabè stagnante

février 16th, 2023 | par afriktilgre@
L’irrigation, parent pauvre d’une agriculture Burkinabè stagnante
Agro-pastoral
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Sur un potentiel aménageable d’environ 1 392 000 ha, seulement 99 067 ha sont mis en valeur. Ces chiffres du ministère en charge de l’agriculture témoignent de la place marginale qu’occupe l’agriculture irriguée au pays des « Hommes intègres ». En vue d’inverser la tendance, les acteurs du domaine de l’irrigation sont réunis les 16 et 17 février 2023 à Ouagadougou pour proposer des solutions innovantes.

L’irrigation ne connait pas son développement important au Burkina Faso. Elle reste toujours marginale par rapport à la production pluviale, selon René Soalla représentant du Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’ouest (ROPPA), à l’ouverture des 8è journées technique de l’irrigation, ce jeudi 16 février à Ouagadougou. Une déclaration appuyée par Alain Sawadogo conseiller technique du ministre de l’agriculture des ressources animales et halieutiques qui précise que, pendant que 5 millions d’hectares de terres sont exploitées pour la production pluviale, la production irriguée se contente de 58 000 ha réalisés en maitrise totale de l’eau.

Alain Sawadogo representant du ministre en charge de l'agriculture à l'ouverture des 8è journées techniques de l'irrigation.
Alain Sawadogo représentant du ministre en charge de l’agriculture à l’ouverture des 8è journées techniques de l’irrigation.

 Ce faible engouement autour de l’irrigation est lié à différentes entraves sur toute la chaine de valeur du secteur, confie François Ouango président de Comité national des irrigations et du drainage du Burkina Faso (CNID-B). Il a expliqué qu’en amont, le secteur de l’irrigation connait des difficultés de financement avec des « fonds nettement insuffisants ». Au niveau de la production, l’accès aux intrants ( engrais, pesticides) et à une main d’œuvre qualifiée constitue également un goulot d’étranglement, sans oublier les soucis de transformation, de conditionnement et de commercialisation, dans un contexte où les multinationales écrasent les petits producteurs, souligne François Ouanga.

François Ouango président de Comité national des irrigations et du drainage du Burkina Faso (CNID-B).

 Le président du CNID-B dira plus loin que les deux jours de rencontre serviront de tremplin pour mieux cerner les entraves qu’il faut lever, afin de donner à l’irrigation sa place dans le processus de modernisation de l’agriculture au Burkina Faso. « Pour parvenir à nourrir tout le monde, il faut que l’irrigation soit la production principale. Le pluvial devrait être marginal. », affirme François Ouanga.

Une vue de la mobilisation aux 8è journées techniques de l’irrigation.

Il faut noter que la faible performance de l’irrigation au Burkina Faso est à l’image du sous-secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique dans son ensemble. Pour preuve, sur la période 2016 à 2020 environ 265 milliards ont été investis par an dans ledit sous-secteur, mais l’agriculture Burkinabè connait des performances assez stagnantes, foi de Alain Sawadogo conseiller technique du ministre en charge de l’agriculture. Le PIB agricole croit de façon instable entre 1% et 7%, et le taux de couverture des besoins alimentaires vacille au gré des saisons entre 95% et 115%, conclut Alain Sawadogo.

Sougrinoma Ismaël GANSORE

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