Excès d’intrants chimiques dans les Berges Ouagalaises: Sophie Sedgho propose le Bokashi

janvier 12th, 2022 | par afriktilgre@
Excès d’intrants chimiques dans les Berges Ouagalaises: Sophie Sedgho propose le Bokashi
Agri-innove
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Constatant une utilisation intempestive des intrants chimiques dans la grande majorité des jardins entourant la ville de Ouagadougou, Sophie Sedgho Présidente de l’association la Saisonnière a pensé au Bokashi comme alternative. Compost issu de la décomposition des matières organiques, le Bokashi restaure les sols et améliore la production, selon les explications de cette militante pour l’agroécologie, Professeure des Sciences de la Vie et de la Terre à la retraite.

Proposé par Sedgho Sophie et une équipe d’acteurs de l’agriculture biologique, comme solution innovante face à la difficile équation liée à l’obtention d’intrants de qualité par les maraichers Ouagalais,  le Bokashi est un compost obtenu à partir  de la putréfaction des matières organiques. Il restaure les sols appauvris par les effets des changements climatiques et l’utilisation des produits chimiques.  Il agit également sur le sol en l’amendant, mais aussi sur la production aussi bien au niveau des feuilles que des fruits et s’applique à toutes les cultures, souligne Sophie Sedgho. Son temps de production est très court (environ 15 jours contrairement aux 45 à 90 jours des composts ordinaires) et son utilisation très économique  pour les producteurs.

Sophie Sedgho présentant son initiative lors de la clôture d’un projet à Ouagadougou
@afriktilgre

Il faut noter que l’idée de Sophie Sedgho a été minutieusement façonnée au sein de l’association qu’elle dirige. En effet, un abri y a été construit pour la production et le produit a été soigneusement emballé pour une meilleure présentation  aux utilisateurs.

« Je vous assure qu’à l’heure actuelle, ça marche. Les gens sont curieux par l’appellation et veulent effectivement essayer. C’est ainsi que nous avons proposé toutes sortes d’emballages parce qu’avec 1kg de Bokashi, il est possible d’amender  50 m² de sols cultivables », affirme-t-elle, avant d’ajouter que la Saisonnière commercialise le kilogramme à 500 F CFA.

Même si le produit connait un rayonnement auprès des producteurs, la promotrice ne compte pas dormir sur ses lauriers. Elle veut passer à l’échelle.

Le Burkina Faso s’apprête à se doter d’une charte de l’agroécologie. Lire ici pour en savoir plus.

« Ce passage à l’échelle ne peut se faire sans l’accompagnement des chercheurs. Dès le départ, un des chercheurs  nous a  accompagné jusqu’à l’aboutissement. Mais il reste beaucoup à faire. Nous demandons à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de donner les moyens nécessaires à ce chercheur pour qu’il termine ce qu’il a commencé.  », confie Sophie Sedgho.

Pour mieux peaufiner son passage à l’échelle, elle dit vouloir agrandir également son centre de production par la formation de femmes démunies, en leur apprenant à faire le tri des matières organiques dès les ménages. En outre, la militante pour une « agriculture saine »  veut se doter d’équipements adéquats et de matériels roulants, pour produire davantage. Le tout saupoudré d’une bonne communication.

Sougrinoma Ismaël Gansore

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