L’unité de production d’engrais organiques et de bio-pesticides AROM-H a ouvert ses portes au public le 11 octobre 2025, sur son site de Kamboinsin. Une visite des installations de production a permis aux habitants, autorités administratives, coutumières et partenaires de l’entreprise de plonger dans l’univers de la fabrication des produits naturels de l’usine.
Implantée en 2013 sur une superficie de 17 000 m², AROM-H a vu grandir autour d’elle tout un quartier. Mais au fil des ans, la cohabitation entre l’usine et les riverains s’est un peu dégradée. « Nous avons fait cette journée portes ouvertes pour permettre à nos voisins de voir ce que nous faisons, de découvrir les produits que nous utilisons ici pour fabriquer nos engrais. On entend beaucoup de choses : que nous utilisons des produits chimiques, qu’on ramène des vidanges. Ce n’est pas vrai. Tout est naturel ici. On utilise les déjections animales, les résidus de récoltes, des roches naturelles comme le phosphate ou la dolomite », a expliqué Samuel Zango, Président Directeur général de AROM-H.

«Ce sont les odeurs qui causent problèmes. Mais je pense que ce qu’on a vu rassure», a dit Zakaria Ouédraogo, riverain. Samuel Zango explique qu’en accueillant les populations, l’entreprise a voulu contrer les rumeurs par la transparence. « Celui qui a vu avec ses yeux et celui qui a entendu, ce n’est pas pareil, » a insisté le PDG. Au cours de cette journée, les visiteurs parmis lesquels des autorités coutumières et administratives ont été guidés dans les unités de production de l’usine. Ils ont pu observer les matières premières à la base des engrais organique de AROM- H.

Le gouverneur de la région du Centre, Abdoulaye Bassinga, présent à l’événement, s’est montré impressionné par le modèle intégré de production de l’entreprise. « Nous avons visité les infrastructures et le matériel. C’est un sentiment de fierté. Voilà des initiatives locales qui vont dans le sens souhaité par le chef de l’État : produire localement, avec des moyens locaux. Même le matériel est fabriqué ici. Ce genre d’initiative mérite d’être encouragé. En plus, il emploie des jeunes, il participe donc à la lutte contre le chômage », a dit Abdoulaye Bassinga. AROM-H, selon son premier responsable, emploie 44 permanents et 27 temporaires, dont 15 personnes déplacées internes.
L’unité transforme chaque année environ 14 000 tonnes de déchets organiques. Le Directeur général des productions végétales du ministère de l’Agriculture, Prosper Zemba, a tenu à rappeler que le ministère collabore avec l’entreprise. « Nous avons une convention avec AROM-H. Quand nos services saisissent des produits avariés (riz, pommes de terre, poissons…), au lieu de les incinérer, nous les remettons à AROM-H pour les transformer en engrais. Cela entre dans notre stratégie de promotion des intrants organiques. Ces engrais nourrissent les cultures, mais aussi le sol, ce qui est fondamental pour une agriculture durable », a dit Prosper Zemba. Il a réaffirmé l’engagement du ministère à soutenir ce type de structure, qui œuvre pour la souveraineté agricole et la santé des sols.
En effet, AROM-H est certifiée par ECOCERT, un organisme international reconnu pour la labellisation de produits biologiques. « La certification ECOCERT est pour nous une marque de sérieux et d’engagement. Elle nous permet non seulement de rassurer nos partenaires au Burkina Faso, mais aussi de viser des marchés régionaux et internationaux, notamment dans la sous-région», souligne le PDG. S’agissant des odeurs qui dérangent le voisinage, l’entreprise a choisi d’investir dans une unité de méthanisation.
« Ce biodigesteur de 1 000 m³ que nous prévoyons d’installer permettra de réduire considérablement les odeurs, car les déchets seront traités dans un système fermé. Nous pourrons également produire de l’électricité, que nous envisageons de réinjecter dans le réseau de la SONABEL », explique Samuel Zango.
Hadepté Da